Le Cambodge d'hier et d'aujourd'hui

Arrivés vers 22h après 13 heures de bus et être lâchés dans Phnom Penh dans une rue déserte au beau milieu de nulle part…Un seul Tuk-Tuk à l’horizon… Bon, prenons la direction du centre-ville pour trouver une guesthouse. Oui bien sûr, le chauffeur de tuk-tuk connait une guesthouse pas chère et veut nous y emmener, mais en Asie il a aussi la fâcheuse tendance à te faire faire le tour de la ville pour visiter les guesthouses de ses potes et à t’emmener dans un quartier complètement à l’opposé de celui que t’as repéré! Alors sois gentil my friend, amène-nous dans celle notée sur le guide et discute pas! On est crevé…

Découverte de la capitale Phnom Penh

Le Palais Royal a l’air splendide, si on allait y faire un tour… Zut, c’est fermé, on va déambuler dans les rues alors. On longe le Mékong, les quais sont très animés, on tombe sur la pagode Wat Oulanom qui est immense, plusieurs temples dans l’enceinte, waouhh c’est beau ! Ensuite on se retrouve au beau milieu d’un marché de rue, le marché Kandal. Toujours aussi riches en sons, couleurs et odeurs ces marchés d’Asie, un régal.

L'entrée du palais royal

Le marché Kandal, très populaire et vivant

Une "petite" pagode sur le chemin

Le marché couvert aussi vaut le détour, son architecture art déco en étoile de l’époque coloniale est originale et très jolie, surtout vue d’en haut, du 6è étage du centre commercial Sorya, le panorama vaut le coup. Y’a aussi un rollerpark style Amérique des années 60, rigolo.

Le marché central, Phsar Thmey

Une super adresse dans le coin pour manger : «Chez mama» , on s’est régalé avec le fish amok et le ragout de bœuf que Mama a appris à cuisiner toute seule dans un bouquin de cuisine française…eh ben bravo c’est délicieux !

Pour finir, apéro sunset au mythique bar du FCC avec vue sur le Mékong, très sympa. Ce bar était le repère des correspondants et journalistes de guerre qui ont couvert la terrible période des khmères rouges dans les années 70. D’ailleurs FCC signifie Foreign Correspondent's Club. On y sent une drôle d’atmosphère, les photos de cette époque sur les murs y sont surement pour quelque chose.

Balade à pied vers l’ancienne poste dans le « quartier français », joli bâtiment colonial. Juste en face se trouve l’hôtel Manolis où André Malraux a été assigné à résidence après avoir volé des statues d’un temple d’Angkor…Eh bah bravo monsieur le ministre c’est du propre! A côté se trouve aussi l’ancien commissariat de police de l’époque coloniale. Aujourd’hui à l’abandon, il héberge quelques familles. 

On continue notre balade, on tombe sur un match de volley-ball joué sur des tatamis…pourquoi pas. Ensuite, le lycée français et enfin l’hôtel le plus prestigieux de la ville, Le Royal, où les journalistes de guerre logeaient! Mais aussi plusieurs célébrités, Jackie Kennedy et Charlie Chaplin entre autres. 

Nico se fera aussi la visite du musée des beaux arts qui regroupe une magnifique collection d'art khmer, une vraie plongée dans l'histoire de la région.

Le musée des beaux arts

On ne peut pas passer par Phnom Penh sans aller visiter la terrible prison S21. Cette prison où les khmers rouges ont enfermés des milliers de civils avant de les envoyer vers les killing fields où ils étaient exécutés. Dire que c’était il y a 40 ans seulement… La prison était un lycée français et les principaux dirigeants khmers rouges ont fait leurs études à Paris…Ils étaient profs et l’un d’entre eux même prof de maths haaaaa ! Quelle horreur ! Les photos, les témoignages, les cellules, les instruments de torture, les crânes d’enfants, toutes ces atrocités font froid dans le dos.   

Un des bâtiments de la prison S21

Le leader des khmers rouges...

Le peuple cambodgien se remet encore seulement de ce terrible génocide qui a vu disparaître un quart de la population en quelques années. Mais aujourd’hui on sent que c’est un peuple qui va de l’avant et qui a soif de paix.

En route vers Battambang

Après Phnom Penh, 4 heures de bus pour arriver à Battambang, ville plutôt sans intérêt en réalité! Du coup, si on se mettait à la cuisine? C’est l’occasion de prendre un p’tit cours. Le cuisto local s’appelle Toot, le restaurant NaryKitchen, l’adresse nous a été recommandée par nos normandes préférées Aude et Popo. 
La première étape se situe au marché, on remplit le panier de denrées locales : le lait de coco pressé sur place en live, c’est mieux qu’en boite de conserve, n’est-ce pas Maïté?! Maintenant voici le menu, à préparer : springrolls, fish amok et bœuf loklak. « Easy pour des français » nous diront nos compagnons anglais d’un soir... C’est vrai qu’on se débrouille bien, on s’applique car les couteaux sont très aiguisés. Aïe on n’a pas bien mis les cure-dents dans les feuilles de bananier pour le poisson, raté, le chef s’en charge finalement. On est très fier de notre festin et on s’est régalé, vraiment super ce cours de cuisine. En plus, le livre de recettes nous est offert, pour ceux qui veulent essayer à notre retour ?!...

Concentration extrême pour la cuisson des nems

Nicky Larson à l'action !

Opération dressage réussie

Sur les forums, on lit de belles aventures en moto avec un certain Sam, mais qui est-il ? On contacte sa femme Anelyse et sans plus tarder nous voilà inscrits pour une journée découverte avec lui et trois autres touristes. On fait finalement la connaissance de Sam. C’est un franco-cambodgien de nos âges qui est né au Cambodge alors que ses parents étaient en fuite du régime khmers rouges. Il a ensuite habité en France et depuis 5 ans, il a décidé de revenir sur ses terres d’origine... 
Voici le lien vers leur site : http://chezsambattambang.over-blog.net/

Quelle chance de passer la journée avec lui ! Tout d’abord, il nous emmène dans une pagode pour nous expliquer les mœurs bouddhiques bien différents de nos pratiques chrétiennes. Puis sur le mémorial des victimes des khmers rouges, il raconte plus en détails son histoire et celle du Cambodge. On apprend que les khmers rouges sont encore présents à tous les postes clés du pays, maires, ministres, tous d’anciens khmers… Mais tout ça est tellement tabou là bas qu’il faut l'évoquer très discrètement.

Premier stop, les traditions religieuses du pays

Le monument commémoratif avec des gravures assez terribles

Après ça, le tuk-tuk file vers une fabrique de pâte de poissons séchés, «le prahoc», l’odeur est très très forte mais les cambodgiens en raffolent… (Que diraient-ils de notre camembert ?) On visite ensuite un atelier de bateau en bois de koki, une fabrique de feuille de riz pour les nems (super intéressant, la méthode est géniale, quelle dextérité !), un atelier de poterie qui produit des foyers de cuisson à bois, très utilisés par les familles à la campagne pour cuisiner…et enfin visite chez une mamie qui roule des cigarettes depuis plus de vingt ans! Le programme de la matinée, au cœur de la vie cambodgienne, nous a ravi.

Usine de prahoc

Préparation de feuilles de riz, avec soin

Et une cigarette géante, une!

Après le déjeuner, direction les chemins boueux de la campagne… Epique en tuk-tuk ! Mais l’authenticité du Cambodge est bien là, des scènes de vie agricole et de pêche à l’épervier, des sourires généreux et soudain, un lac immense ! Vous avez vos maillots ? Allez on saute de la pirogue, l’eau est à 28 degrés et les herbes nous chatouillent les jambes, on est seul au monde, la vue à 360 degrés est magnifique, le moment magique. Et le retour au coucher de soleil ne l’est pas moins.

Pêche à l'épervier

Le lac Kamping Puoy

Vous êtes sûrs que l'encre va tenir les gars?

Sam

Dernière étape, on grimpe sur une colline vers une grotte où des centaines de milliers de chauve-souris vivent, et comme c’est l’heure d’aller chercher à manger, elles sortent toutes... mais toutes! Ca n’en finit jamais, un courant continu de chauve-souris pendant une heure, c’est incroyable! L’odeur de fiante est détestable par contre, beurk.

Apocalypse Now sur le Tonle Sap

Le bateau, c’est le moyen de transport qu’on a choisi pour rejoindre Siem Reap : 8 heures de traversée du grand lac Tonle Sap, plus grand lac d'eau douce d’Asie du sud-est. On prend le temps d’admirer le paysage et la vie des locaux qui vivent dans des villages flottants. Mais c’est curieux quand même, ces petits bout de chou qui vivent sur l’eau, ils ne peuvent pas jouer au foot, comment font-ils ? Ils doivent passer leur temps à jouer à la natation plutôt. Allez on monte sur le toit, on voit mieux les paysages et les oiseaux, c’est beau et avec ce décor on se prend vite pour le capitaine Willard dans Apocalypse Now qui part à la recherche du colonel Kurtz…

Sur le Tonle Sap

Village flottant, y'a pas de terrain de foot en effet

Bel équilibre ce p'tiot

Ecole flottante

8 heures c’était un peu long sur la fin quand même…Contents d’arriver. En plus grâce à un touriste italien, on économisera les 5$ de tuk-tuk pour se rendre dans le centre-ville, grazie mille!

Le lendemain, début de la visite d’une cité mythique, une cité légendaire, une cité fantastique!!! La cité d’Angkor…  Pour la découvrir on apprécie de se faire emmener en tuk-tuk de temple en temple. Car c’est pas seulement 3 ou 4 temples Angkor, c’est des dizaines de temples sur des dizaines de kilomètres! En 2 jours, on en a vu une bonne dizaine. Des plus touristiques comme le Bayon, le Wat Phrom aux plus discrets, l’atmosphère nous trouble, à notre plus grand étonnement. On ne pensait pas être touché à ce point par des ruines de cailloux! On en a vu pourtant des temples depuis quelques mois mais là rien à voir, un mystère se dégage de ces pierres, une magie opère. Ici, des visages sculptés dans la pierre nous observent, là des arbres envahissent un mur et laissent passer quelques rayons de lumière, l’ambiance est très particulière…

Une sorte d'église...

Euuuh elle est où Lara Croft ?

Un arbre mangeur de pierres

Ces visages semblent veiller sur nous, magnifique

Des statues très ressemblantes

Notre copain guide chauffeur de tuk-tuk, Kay

On finira notre séjour au Cambodge en beauté par un lever de soleil sur le temple le plus connu, Angkor Wat. Un beau moment, même si la horde de touristes casse un peu l'ambiance...

Sunrise sur Angkor Wat

Maintenant on refile vers Bangkok! Le voyage en mini-van s’est éternisé dans les embouteillages de la capitale thaïlandaise mais tout s’est bien déroulé à la frontière, pas d’entourloupe. Incapables de retenir notre numéro de sécu mais notre numéro de passeport, on le connait par cœur à force de remplir des formulaires.

Juste une petite nuit sur place avant de prendre l’avion pour le Myanmar et retrouver Sandrine, la sœur de Nico… Bonne nuit les petits !